La sécurité des produits de soins dermatologiques

La sécurité des produits de soins dermatologiques

De nombreux consommateurs se demandent comment est évaluée la sécurité des produits de soin dermatologiques. Dans cet article, nous vous donnons des éléments pour vous aider à y voir plus clair dans les emballages de vos produits de soin.

Ce produit est-il sûr ? Comment cela a-t-il été évalué ? Ce qui est indiqué sur l’emballage, à quel point puis-je y croire ? Toutes ces questions, et d’autres, sont légitimes et parfois, les réponses ne sont pas si faciles à trouver. Voici quelques éléments pour vous aider à mieux comprendre ce qu’il y a derrière un produit hydratant.

Le règlement cosmétique européen, mis en place à l’été 2013, a fortement encadré la mise sur le marché de produits cosmétiques. Un certains nombres de critères, qui étaient relativement laxistes auparavant, ont été mieux définis et ceci dans l’intérêt du consommateur. La sécurité du produit et les allégations sur l’emballage font partie de ces critères.

Pour mieux comprendre l’évaluation de la sécurité d’un produit, il est important de revenir à la façon dont celui-ci est élaboré : lors de la mise au point de la formule, un premier lot de ce produit doit passer une série de tests afin de déterminer à quel point ce produit est sûr. Les tests rigoureusement essentiels sont au nombre de trois : stabilité, irritation cutanée et challenge tests.

Test de stabilité

Il est essentiel de bien comprendre le comportement d’un produit tout au long de sa durée de vie. Des produits peuvent avoir des durées de vie très longues (plusieurs années pour un produit non ouvert), et il n’est pas possible d’attendre trois ans avant de lancer un produit sur le marché, simplement pour savoir si celui-ci va finir par se déphaser au bout de ce laps de temps. Des modèles de vieillissement accélérés ont donc été développés, afin d’accélérer la survenue de déphasage ou oxydation par exemple, et estimer pendant combien de temps on peut considérer qu’un produit est stable. Il existe de nombreuses variations, mais dans le principe, elles consistent à soumettre le produit à des températures élevées pendant plusieurs mois (trois mois en général, mais cela peut être plus long). Des essais à basses températures, et par cycles de températures peuvent également donner des informations sur la stabilité des produits. Il n’existe pas de tests normalisés réglementés, et l’expertise du laboratoire charger de faire les tests est donc essentielle pour mener à bien les meilleurs tests possibles.

Challenge test

Ce dernier test est essentiel pour déterminer la sécurité de conservation du produit. Il est basé sur l’incorporation volontaire dans le produit d’une quantité connue de bactéries, de moisissure et de levures et le suivi de leur disparition dans le temps (suivi sur un mois).

Si le système de conservation est efficace, presque la totalité des micro-organismes doit avoir été éliminée au cours de la première semaine.

Différents paramètres peuvent influencer la vitesse de disparition des micro-organismes, mais dans tous les cas, ceux-ci doivent avoir disparus pour qu’un produit puisse prétendre à une commercialisation.

Test d'irritation

Appelé patch test, ils consistent à appliquer le produit sur la peau de volontaire, et à le laisser en place sous une couche occlusive pendant 48 heures. Au bout de ce laps de temps, un examen sous contrôle médical est réalisé afin de déterminer s’il y a eu une réaction cutanée.

Un dernier test, celui d’irritation oculaire, est également nécessaire pour tous les produits qui peuvent entrer en contact avec les yeux. Typiquement, les produits hydratant en font partie. L’expérimentation animale est désormais rigoureusement interdite pour tester l’innocuité de produits dermatologiques. De nouveaux modèles in vitro ont ainsi été développés. Il consiste à soumettre des modèles cellulaires au contact du produit et à déterminer le niveau d’irritation induit par ce contact.

Autres tests

D’autres tests sont disponibles, et ont une utilité pour permettre au fabriquant d’ajouter une allégation spécifique sur son emballage. Par exemple, si les autorités compétentes lui demandent, il doit nécessairement fournir des preuves qui montrent un effet hydratant, un effet apaisant, que le produit est hypoallergénique…

Actuellement, il n’y a pas de tests définis réglementairement, et beaucoup se basent sur l’expérience acquise par les différents acteurs du secteur.

Conclusion

Une fois l’ensemble des tests effectués, un dossier est remis à un expert toxicologue, généralement indépendant. Dans ce document est décrit la composition exacte du produit, et diverses attestations sont également transmises (pureté des matières premières, origine des matières premières, dosage de certaines molécules, … ).

A partir de la formule exacte du produit, et de la quantité généralement appliquée sur la peau (quantité de produit, surface de peau sur laquelle le produit est appliqué), l’expert toxicologue est capable de déterminer la dose qui est absorbée par un individu, et compare cette dose aux doses généralement admises comme non. Un facteur de sécurité est appliqué à cette équation, facteur qui dépend de la cible du produit (par exemple, ce facteur est très nettement plus important si le produit est destiné à un enfant, par rapport aux normes appliquées pour un adulte).

L’expert toxicologue est ainsi capable de déterminer la sécurité du produit vis-à-vis de la population pour laquelle le produit est destiné, et est également capable d’émettre des avis concernant l’adéquation entre les allégations portées sur l’emballage d’un produit et les preuves apportées par le laboratoire pour soutenir ces allégations.

L’ensemble de ces éléments est consigné dans un document appelé dossier cosmétique. Un laboratoire ne doit pas transmettre ce document avant de mettre un produit sur le marché, mais doit le tenir à disposition des autorités compétentes qui en font la demande.

2 Comments
  1. Bonjour. Je voulais commander le gel hydratant +HS et la crème de soin car depuis 3 mois j’ai régulièrement les paupières (surtout) qui gonflent, rougissent et brûlent. J’ai pensé à une allergie au nickel ou chrome contenu dans mon maquillage minéral marron ou doré…Sur l’avis du 01 fév. 2017, j’ai noté une personne (Fabienne C Ouroux en Morvan) qui avait le même problème et qui c’est retrouvée avec encore plus de démangeaisons. Vous lui avez répondu que vous alliez faire remonter l’info aux scientifiques , pourriez vous me dire si c’est une allergie de la personne à un des composants ou si vos produits ne sont pas à mettre sur les paupières.Merci par avance de votre réponse. Cordialement et Bonne Année 2018. Annick CLAUDE

    1. Bonjour,
      Je vous remercie pour votre message. Le Gel Hydratant Plus HS peut être utilisé sur les paupières, et le type de réaction détaillé dans cet autre commentaire est en effet une réaction allergique, sans doute à l’un des ingrédients contenus dans le gel. Comme pour tout produit de soin, nous recommandons de tester le Gel Hydratant Plus HS sur une petite partie de votre peau au préalable, pour vérifier que vous n’avez pas de réaction de ce type, surtout si vous avez tendance à réagir à d’autres produits de soin.
      Je reste à votre disposition pour toute information supplémentaire.
      Marie de l’équipe Skintifique

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